Cette visioconférence s’est tenue dans le cadre de la commémoration du centenaire de la naissance de Satyajit Ray.
Satyajit Ray naît le 2 mai 1921 dans une famille bourgeoise et artiste. Son père, peintre et poète, est ami avec Rabindranath Tagore (Ray adaptera d’ailleurs quatre de ses œuvres au cinéma).
La famille s’inscrit dans le mouvement de la renaissance bengalie. Ce mouvement initié au XIXème siècle est un renouveau intellectuel et artistique qui prône l’ouverture à la modernité occidentale, tout en mettant l’accent sur les réformes sociales et politiques.
Satyajit Ray étudie les beaux-arts, puis entame dans les années 40 une carrière de graphiste et illustrateur dans une agence de publicité.
C’est un grand cinéphile, il apprécie l’humanisme de cinéastes comme Mizoguchi, De Sica et particulièrement Renoir qu’il rencontre à Calcutta et qui l’encourage à se lancer dans la réalisation, ce qu’il fait en 1955 avec Pather Panchali (La complainte du sentier), premier volet de La trilogie d’Apu.
Ray rompt avec le cinéma commercial et musical et propose un cinéma d’auteur personnel, sobre et authentique.
Il réalise une trentaine de films parmi lesquels Le salon de musique (1958), La déesse (1960), Les trois filles (1961), Charulata (1964), Tonnerres lointains (1973), Les joueurs d’échecs (1977), La maison et le monde (1984)…). Il a abordé de nombreux thèmes : l’art, le féminisme, la religion, l’histoire, la politique… Son cinéma porte les valeurs de la connaissance, de la culture et de la beauté.
Il est aussi l’auteur de livres pour enfants qui ont eu un grand succès. Après avoir collaboré avec notamment Ravi Shankar pour la musique de ses films, il compose lui-même à partir de 1961.
C’est un artiste complet : cinéaste, dessinateur, écrivain, musicien. Toutes ces activités se mélangent dans cet art total qu’est le cinéma.
Bien qu’ancré dans la culture bengalie, le cinéma de Satyajit Ray atteint l’universel et touche tous les publics et nationalités. Ses personnages vivent des situations, passent par des expériences que nous pouvons partager.
Ses films au rythme lent sont des voyages, de récits initiatiques, parfois des méditations, à la grande qualité esthétique. Il faut se laisser porter par l’histoire, dans laquelle la musique, inhérente à la structure des oeuvres, joue un rôle essentiel.